Highlight "Nature Scientific Report, 2018 : Impact of nanoparticles on the Bacillus subtitles (3610) competence " by Eymard-Vernain et al.

Résumé en français :

En situation de stress, les bactéries sont capables d'internaliser de l'ADN étranger, sans aucune barrière d'espèce. Ce phénomène s'appelle la compétence bactérienne. Une fois internalisé, si cet ADN est productif et incorporé soit au chromosome bactérien soit à un plasmide, ce qui va lui permettre de perdurer quand la bactérie se divise, on va obtenir l'expression d'un ou de plusieurs nouveaux gènes dans la bactérie receveuse. Ce mécanisme, appelé transfert horizontal, est un mécanisme majeur de diffusion des résistances aux antibiotiques par exemple.

Ce que montre l'article, c'est que la compétence bactérienne peut etre modifiée par la présence de nanoparticules dans le milieu, et ce meme sans contact direct entre les nanoparticules et les bactéries. C'est là la grande nouveauté de l'article. Tous les articles précédents qui ont montré un transfert d'ADN accru en présence de nanoparticules étaient basées sur un effet "papier de verre" lié à l'abrasion de la paroi bactérienne par les nanoparticules dans des conditions de culture au labo peu réalistes (mais très courantes).

Nous observons des effets opposés pour deux nanoparticules: oxyde de zinc, effet qui se retrouve avec l'ion zinc donc là le mécanisme est assez clair, et oxyde de titane où là nous n'avons aucune idée de mécanisme.

Cet article soulève deux questions importantes:

-sur le plan écotoxicologique, l'influence des nanoparticules sur le microbiote du sol, et donc à terme sur la santé des plantes

-sur le plan toxicologique, quid de l'influence des nanoparticules ingérées sur les bactéries du tube digestif, et en particulier le transfert d'antibiorésistance dans les élevages (où l'oxyde de zinc est utilisé pour doper l'état de santé des animaux en élevage porcin ou aviaire intensif) 

http://dx.doi.org/10.1038/s41598-018-21402-0